Avec Eric Caruso, Catherine Ferran, Jean-Pierre Gos, Guillaume Lévêque, André Marcon, Laurence Montandon, Gilles Privat, Barbara Tobola, Marie Vialle

Dramaturgie Guillaume Lévêque Décor Jacques Gabel Costumes Patrice Cauchetier Lumières Joël Hourbeigt Musique Marie-Jeanne Séréro Son Daniel Deshays Secrétaire générale Anne Cotterlaz Texte français André Markowicz et Françoise Morvan

Anton Pavlovitch Tchekhov (1860-1904)

Anton Pavlovitch Tchekhov est né le 29 janvier 1860 (calendrier grégorien) à Taganrog, au bord de la mer d’Azov, en Russie. Ses parents sont des petits commerçants, son père Paul Iégorovitch Tchekhov est un homme violent d’une religiosité excessive, fils d’un serf qui a acheté son affranchissement au comte Tchertkov. Sa mère Eugénie Yakovvlena Morozova est fille de commerçants en draps. En 1876 le père doit fuir Taganrog pour échapper à ses créanciers. La famille part pour Moscou rejoindre les deux aînés Alexandre et Nicolas qui y sont étudiants. Anton les rejoindra en 1879, il étudiera la médecine à l’Université d’État de Moscou et commencera à exercer à partir de 1884 à Zvenigorod et Voskressenk près de Moscou. Sa première nouvelle, Lettre d’un gentilhomme rural du Don, paraît le 9 mars 1880 dans Le Spectateur. Se sentant responsable de sa famille, venue s’installer à Moscou après la faillite du père, Tchekhov cherche à augmenter ses revenus en publiant des nouvelles dans divers journaux et sous divers pseudonymes. Le succès arrive assez vite. En 1884 est publié le premier recueil des récits de Tchekhov, Les Contes de Melpomène. Il entreprend également une thèse sur La Médecine en Russie. Bien que répugnant à tout engagement politique, il sera toujours extrêmement sensible à la misère d’autrui. En 1890, en dépit de sa maladie, il entreprend un séjour de quatre mois dans la presqu’île de Sakhaline afin de porter témoignage sur les conditions d’existence des bagnards, L’Île de Sakhaline. Il reviendra de l’Extrême-Orient russe par la voie maritime, via Ceylan, le canal de Suez et Odessa. Toute sa vie, il multipliera ainsi les actions de bienfaisance (construction d’écoles, exercice gratuit de la médecine, etc.). Ses nouvelles d’abord, son théâtre ensuite, le font reconnaître de son vivant comme une des gloires nationales russes, à l’égal d’un Dostoïevski ou d’un Tolstoï. Après avoir longtemps repoussé toute perspective de mariage, il se décide, en 1901, à épouser Olga Knipper (1870- 1959), actrice au Théâtre d’art de Moscou. Lors d’une ultime tentative de cure, Tchekhov meurt le 2 juillet 1904 à Badenweiler en Allemagne. Au médecin qui se précipite à son chevet, il dit poliment en allemand : « Ich sterbe » (je meurs). Comme il refuse de l’oxygène, on lui apporte… du champagne, et ses derniers mots seraient, d’après Virgil Tanase : « Cela fait longtemps que je n’ai plus bu de champagne. » Ayant bu, il se couche et meurt. Le 9 juillet, il est enterré à Moscou, au cimetière de Novodiévitchi.

Alain Françon

De culture ouvrière, Alain Françon découvre le théâtre à Saint-Étienne avec Jean Dasté, disciple de Jacques Copeau. Il est profondément marqué par cet apprentissage ancré dans une logique de décentralisation théâtrale, qui se promet de donner au plus grand nombre un accès à une culture de qualité. Dasté et sa troupe sillonnent routes et villages pour donner à voir des auteurs du répertoire classique et contemporain dans les endroits les plus reculés de la campagne stéphanoise. Fort de cet apprentissage, Alain Françon crée à Annecy en 1971 le Théâtre éclaté, un théâtre militant d’interventions et de créations collectives. Il est ensuite directeur du théâtre du Huitième (CDN de Lyon), puis du CDN de Savoie (Annecy). Il est nommé en 1996 à la tête du Théâtre national de la Colline. Il a par ailleurs fait des interventions au Conservatoire d’art dramatique de Paris et à l’école du Théâtre national de Strasbourg. La politique culturelle qu’il développe au sein du Théâtre de la Colline s’organise autour de l’idée d’un service public de qualité qui doit se prémunir de la tentation «du remplissage de salles» en proposant une programmation audacieuse notamment en matière d’écritures contemporaines. Il quittera la direction du théâtre en 2010 et sera remplacé par Stéphane Braunschweig. Alain Françon a mis en scène des auteurs comme Henrik Ibsen, Anton Tchekhov, Bertolt Brecht, Jean Racine ou August Strindberg, comme les textes contemporains de Michel Vinaver, Enzo Cormann, Marius Von Mayenburg, Franz Xaver Kroetz, Daniel Danis, Michel Deutsch ou Edward Bond. Ses mises en scène s’axent principalement autour de thématiques sociales et politiques et tentent d’inciser les rapports de pouvoir et de domination qui s’agitent dans nos communautés humaines. Sa collaboration sur la durée avec le dramaturge anglais Edward Bond est décisive dans son parcours d’homme de théâtre. Ce dernier est hanté pas l’impossible héritage d’Auschwitz et construit ses pièces autour d’une thématique : « la recherche de la justice ». Celle-ci s’apparente à la quête d’un lien social à reconstruire sur les ruines du non-sens que cette catastrophe humaine a gravé dans les corps et les inconscients.