D’après Belle du Seigneur d’Albert Cohen © Gallimard

Par le Théâtre en Flammes, Lausanne

Mise en scène de Denis Maillefer Avec Aline Papin

Durée : 40 minutes.

Genève, milieu des années 1930. Déguisé en vieillard, Solal s’introduit chez Ariane et lui déclare sa flamme. Effrayée, elle le repousse. Solal jure alors de la séduire.

Joseph Kessel dira de Belle du Seigneur qu’il s’agit « d’un chef-d’oeuvre absolu ». Dans ce roman fleuve composé entre 1930 et 1968, Albert Cohen entrecroise et superpose les voix de personnages aux prises avec la passion et le désespoir.

Et dans ce registre, c’est certainement Ariane qui a la partition la plus complexe. Orpheline, élevée dans la rigueur calviniste, mariée très tôt, épouse infidèle par ennui, elle voit sa vie bouleversée par le désir de conquête de Solal, qui finira par l’abandonner à un triste sort.

Un drame qui, dans le roman, s’exprime à travers trois monologues considérés aujourd’hui comme parmi les plus puissants de la littérature contemporaine. Des dizaines de pages sans aucune ponctuation, dans lesquelles Ariane se livre entièrement, sans repère, en toute liberté, donnant libre cours au moindre de ses désirs. « L’amour est enfant de poème », résumera Mariette, la femme de chambre d’Ariane.

Pour Aline Papin, Denis Maillefer propose un monologue au cours duquel Ariane philosophe sur le sort des femmes, s’interroge sur la longueur du cou des girafes, s’auto-érotise, chantonne… Un spectacle qui permet au metteur en scène « de rendre le théâtre d’une manière immédiate, directe et particulière ».