Brontis Jodorowsky Créon Jeanne De Mont Antigone Charlotte Dumartheray Ismène Xavier Loira Le coryphée Jean-Marc Morel le soldat, le messager
Guillaume
Prin Hémon, Eurydice Philippe Mathey Thirésias
Scénographie
Yves Bernard Lumières Jean-Philippe Roy Son Jean Faravel Costumes Nathalie Matriciani

 

SOPHOCLE

Né à Colone en 496 ou 495 av. J.-C. et mort en 406 ou 405 av. J.-C.,  Sophocle est l'un des trois grands tragiques grecs dont l'œuvre nous est partiellement parvenue, avec Eschyle (526-456) et Euripide (480-406). Il est principalement l'auteur de cent-vingt-deux pièces (dont une centaine de tragédies), mais dont seules sept nous sont parvenues.

Cité comme paradigme de la tragédie par Aristote, notamment pour l'usage qu'il fait du chœur et pour sa pièce Œdipe roi, il remporte également le nombre le plus élevé de victoires au concours tragique des grandes Dionysies (dix-huit), et n'y figure jamais dernier.

Son théâtre rompt avec la trilogie " liée " et approfondit les aspects psychologiques des personnages. Ses pièces mettent en scène des héros, souvent solitaires et même rejetés (Ajax, Antigone, Œdipe, Électre), et confrontés à des problèmes moraux desquels naît la situation tragique.

Comparé à Eschyle, Sophocle ne met pas ou peu en scène les dieux, qui n'interviennent que par des oracles dont le caractère obscur trompe souvent les hommes, sur le mode de l'ironie tragique. Sophocle aurait écrit cent vingt-trois drames. La chronologie de sept tragédies parvenues jusqu'à nous, outre les quatre cents vers du drame satyrique les Limiers retrouvés sur un papyrus égyptien, est imprécise :

Ajax (vers 450 avant J.-C.) Antigone (vers 442 avant J.-C.) Œdipe roi (après 430 avant J.-C.) Électre (vers 425 avant J.-C.) Les Trachiniennes (entre 420 et 410 avant J.-C.) Philoctète (409 avant J.-C.) Œdipe à Colone (jouée en 401 avant J.-C.)

ANDRÉ BONNARD

Le destin hors norme de cet helléniste, entre engouement populaire, méfiance académique et scandale politique ne rendait pas l'exercice de la biographie particulièrement aisé, même un demi-siècle après sa mort.

Nommé en 1928 à la Faculté des lettres lausannoise sans avoir soutenu de thèse - le manuscrit avait brûlé dans un incendie - André Bonnard ne s'y illustre que peu par une activité de chercheur mais s'avère un formidable passeur. Auprès de ses étudiants, qui ont nom Gaston Cherpillod, Henri Debluë, Philippe Jaccottet, Georges-André Chevallaz ou Christian Sulser, comme auprès du public qui se presse à ses cours, il ramène le message des Grecs à des valeurs inscrites dans un présent dramatique: montée des fascismes, guerre, menace atomique.

Son engagement dès la guerre d'Espagne s'inscrit donc dans la continuité de sa familiarité intellectuelle, morale et esthétique avec les auteurs grecs. C'est dans l'Union soviétique victorieuse du fascisme qu'il croit distinguer après la guerre la suite de la lutte de l'homme contre la fatalité pour la dignité et la liberté. Engagé dans le mouvement pour la paix animé par l'URSS, il se laisse convaincre de lui livrer des informations confortant la thèse de cette dernière selon laquelle les dirigeants du CICR sont des représentants de la finance helvétique.

Maladroit, certainement, malvenu sans doute, son geste ne concerne toutefois que des informations publiques, ce qui n'empêche pas le procureur de la Confédération de le traduire en justice en 1954 pour activité de renseignement en faveur de l'étranger. Plus que le procès sans doute, conclu par une modeste peine avec sursis après l'abandon de la quasi-totalité des charges, c'est la vindicte de son milieu qui accable le plus le " traître ", auquel les soutiens ne font toutefois pas défaut, notamment de la part de ses anciens étudiants et de l'intelligentsia française. Il s'éteint discrètement cinq ans plus tard, laissant dans son œuvre et dans les souvenirs de ses élèves une vision délibérément personnelle et subjective d'un monde grec qu'il a choisi de pénétrer avant tout par le biais de sa littérature. Sa Civilisation grecque en trois tomes vient faire l'objet d'une réédition aux Editions de l'Aire.

Civilisation grecque représente le testament intellectuel d'André Bonnard. Cet ouvrage monumental (900 pages), écrit avec passion, souligne les aspects et les textes de la Grèce antique qui ont habité le professeur durant toute sa vie. Œuvre de haute vulgarisation, Civilisation grecque est aussi la synthèse de toutes ses réflexions sur l'homme, la culture, l'art : Bonnard voyait, dans la Grèce d'Homère à Epicure, un moment privilégié où l'humanité, pour notre joie profonde, atteint une rare perfection. Des sujets inhabituels pour l'époque y sont traités : l'esclavage, la condition des femmes, les découvertes techniques, la science alexandrine, même si les sujets littéraires (poésie épique, tragédie et comédie, histoire, philosophie, poésie archaïque et alexandrine) occupent l'essentiel des chapitres.

 

JEAN LIERMIER

Directeur du Théâtre de Carouge à Genève depuis 2008, Jean Liermier est diplômé de l'École supérieure d'art dramatique de Genève.

Il débute sur les planches en 1992 sous la direction, entre autres, de Claude Stratz, d'Hervé Loichemol et de Philippe Morand.

Assistant à la mise en scène d'André Engel au Centre national d'art dramatique de Savoie, le Franco-Suisse se distingue avec l'adaptation des Grelots du fou de Pirandello, créé en collaboration avec Claude Stratz à la Comédie-Française.

Qu'il s'agisse de théâtre ou d'opéra, Jean Liermer aime à revisiter les classiques pour leur conférer une dimension plus moderne et pour les rendre accessibles à tous.

C'est dans cet esprit qu'il crée Les Noces de Figaro à l'Opéra national de Lorraine à Nancy en 2007, Penthésilée de Kleist en 2008, Le Jeu de l'amour et du hasard de Marivaux en 2009, L'École des femmes en 2010 puis Harold et Maude en 2011 et, en 2012, Figaro!.