En aborigène, Eraritjaritjaka désigne le sentiment d'être empli du désir pour quelque chose qui s'est perdu. Ici, Heiner Goebbels reprend l'expression et lui offre, en contrepoint, les réflexions fragmentées de Canetti.

Un spectacle conçu comme une véritable constellation philosophique ne laissant rien au hasard : ni la musique, ni la langue, ni l'évocation de nos vanités, de nos villes, des médias, du monde animal et de la puissance dévastatrice de l'ordre.

Science, technique et conscience se nourrissent ici des interférences intrigantes entre la musique jouée sur scène par le Quatuor Mondriaan, un dispositif vidéo qui conditionne totalement le décor et la présence magnétique de l'acteur André Wilms.

André Wilms qui, tout en finesse et en puissance, se joue de notre difficulté à nous réorienter dans ce spectacle bousculant sans cesse notre perception de la réalité.

Où sommes-nous ? Au théâtre ? Dans le film ? Où se termine la fiction ? Et où commence vraiment la réalité ?