David Bauhofer, metteur en scène romand, est aussi reconnu pour ses mises en scène de grands classiques que pour son formidable sens de l'humour. C'est donc avec une certaine excitation que l'on attend sa toute dernière création, un classique de la comédie du Second Empire !

" Sans songer à une alliance qui l'honorerait... en nous honorant... s'il pouvait entrer dans votre honorable famille... que tout le monde honore. " Cette réplique de Monsieur Ratinois résume à merveille l'ambiance régnant entre les familles de Frédéric et d'Emmeline qui veulent se marier, à tout prix.

Le problème ? Madame Malingear, mère de la future épouse, est une femme vaniteuse. Et Madame Ratinois, mère de l'épousant, ne compte pas céder à ses intimidations. Toutes deux ont le même objectif : spéculer sur la dot pour assurer à leur progéniture l'avenir radieux dont elles rêvent (pour elles ?) dans le landerneau de la bourgeoisie, leur milieu naturel. Et qu'importe le montant des mensonges : que vive la poudre aux yeux !

Truffe à tous les plats, loge au Théâtre des Italiens, personnel de maison à foison, dans ces discussions familiales qui mettent les sentiments aux enchères, l'important sera de ne pas perdre pied dans les chausse-trapes qui pourraient ruiner la signature du contrat de mariage.

Une véritable machine à situations qui permet de montrer la toute-puissance de l'argent dans le monde étriqué et bourgeois de Napoléon III, l'ennemi de Victor Hugo.

Mais tandis que ce dernier publie Les Misérables, c'est avec le rire que Labiche décide d'éclairer ses contemporains sur leur époque. Lui dont la muse " s'appelle simplement la bonne humeur " est avant tout un " rieur ". Comme David Bauhofer.

Et quand le dramaturge écrit une pièce pareille à " une bête à mille pattes qui doit toujours être en route ", le metteur en scène, lui, s'arme de huit comédiens et d'un décor qui se transforme au gré des aspirations fantaisistes des personnages pour mieux " viser le coeur, repérer la veine, éprouver cette énergie féroce qui circule dans les corps de ces "animaux" ".

Pour servir l'auteur, David Bauhofer imagine un jeu coloré, sanguin et charnel, allant droit au but, à l'image de cette pièce qui ne s'embarrasse d'aucune circonvolution ! Un terrain idéal pour le metteur en scène dont l'ambition est de " raconter une histoire qui... retienne l'attention ".

Production Théâtre de Carouge-Atelier de Genève
Ce spectacle est réalisé avec le soutien de
JTI