" Familles, je vous hais ! ", écrivait André Gide dans Les Nourritures terrestres. La famille donc. C'est à la fois le nom de cette compagnie russe, le Théâtre Semianyki (issu de la fameuse troupe du Licedei fondée en 1968 par Slava Polunin) et le point de départ de ce spectacle hors normes qui a fait le tour du monde et s'arrête cette année pour la première fois à Genève.

Corde à linge, table et piano pour les lignes : poupées, pendule, téléphone, arrosoirs, radio, nippes et torchons pour le désordre. C'est dans ce bric-à-brac rétro que logent les six membres de Semianyki : un père alcoolique, une mère poule enceinte jusqu'aux dents et une bande d'affreux marmots bien décidés à faire régner leur loi !

Voilà l'histoire des grandes et petites misères d'une famille russe de clowns qui se débat dans une mélancolie alcoolisée réjouissante. Où quatre sales gosses, embrigadés par un aîné armé d'une scie en plastique et toujours prêt à découper en morceau père et mère, élaborent jour et nuit des stratagèmes aussi cruels que drolatiques pour dire leur amour-haine à des parents passablement dépassés par la situation.

Avec ce spectacle d'une formidable inventivité, mélange de commedia dell'arte, de burlesque à l'anglaise, de mime à la française et d'art légendaire du clown populaire russe, sans jamais prononcer un mot, " la troupe dessine un monde où l'absurde est roi, mais où la magie est toujours prête à renaître ".

L'accueil de ce spectacle a été rendu possible grâce au généreux soutien de la Fondation Neva

Production Drôles de Dames (dddames.eu), Teatr Semianyki en accord avec André Gintzburger