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les nuits blanches

D’après Dostoïevski

Mise en scène de José Lillo

présentation

avec julia batinova  et Lionel Brady

traduction andré markowicz  version scénique et scénographie josé lillo  Conseiller scénographique, peinture et construction Peter Wilkinson Régie générale et son Manu Rutka lumières rinaldo del boca Régie générale exploitation Rinaldo del Boca et Manu Rutka assistantE à la mise en scène Léa Roth

production théâtre de carouge - atelier de genève

 

 

« Nos mythes provisoires, sans cesse à réinventer », écrit José Lillo à propos de sa mise en scène des Nuits blanches, douzième des récits de Fiodor Dostoïevski. Une philosophie qui l’a poussé à redéfinir d’abord le lieu-théâtre  : pour l’occasion, la salleGérard-Carrat se dépouille de son gradin, de sa scène. La pièce se joue alors dans un espace réinventé, un lieu, « n’importe où qui ne soit pas une salle de théâtre », précise le metteur en scène.

L’endroit, désormais débarrassé « du trop-plein fatal de la représentation », lui donne l’occasion de faire entendre la langue du romancier russe avec une poésie inouïe. L’espace est vide mais chargé de nuit, de foule passée là, de fête. Plus brut, minimaliste, il devient poétique et permet à José Lillo d’exprimer la modernité du récit qui enveloppe de crépuscule la rencontre des deux personnages.

Une tache d’encre noire jonchée de mégots de cigarette au centre duquel Nastenka et l’inconnu se laissent aller à espérer. Les spectateurs les entourent, décrivant un nouveau territoire de l’écoute où peut enfin résonner le son d’un sanglot étouffé.

Dans ses notes d’intention, José Lillo écrit : « Ne péjore pas les mots, aucun d’eux. Laisse-les venir. Sois maladroit, comme cette phrase qui se cherche ». Des mots qu’il veut faire entendre aussi à travers le corps de ses comédiens à qui il demande de s’abandonner au texte : « Laisse faire ton corps. Il est plus avisé que toi, comme toujours. Pense à autre chose, à ce que tu veux, mais pas à ce que tu crois dire. Sois là, c’est tout. Et surtout, respire ». Un parti pris dans la droite ligne de la recherche d’authenticité qui hante l’œuvre de Dostoïevski.

José Lillo fait partie de la scène alternative culturelle suisse romande. À la demande de Jean Liermier, il a accepté de remonter et d’approfondir sa première mise en scène des Nuits blanches et d’en donner une seconde version. Il inaugure ainsi un axe fort du Théâtre de Carouge : ouvrir les portes de l’institution et accompagner une nouvelle génération d’artistes qui feront le théâtre de demain.

 

éclairage

Qu’il était bleu, le ciel…

Dans la rencontre, je m’émerveille de ce que j’ai trouvé quelqu’un qui, par touches successives et à chaque fois réussies, sans défaillance, achève le tableau  de mon fantasme ; je suis comme un joueur dont la chance ne se dément pas et lui fait mettre la main sur le petit morceau qui vient du premier coup compléter le puzzle de son désir. C’est une découverte progressive (et comme une vérification) des affinités, complicités et intimités que je vais pouvoir entretenir éternellement (à ce que je pense) avec un autre, en passe de devenir, dès lors, « mon autre » : je suis tout entier tendu vers cette découverte (j’en tremble), au point  que toute curiosité intense pour un être rencontré vaut en somme pour de l’amour (…)
La rencontre fait passer sur le sujet amoureux (déjà ravi) l’étourdissement d’un hasard surnaturel : l’amour appartient
à l’ordre (dionysiaque) du Coup de dés.

Roland Barthes Fragments d’un discours amoureux, Seuil

Les Foules

Ce que les hommes appellent amour est bien petit, bien restreint et bien faible, comparé à cette ineffable orgie, à cette sainte prostitution de l’âme qui se donne tout entière, poésie et charité, à l’imprévu qui se montre, à l’inconnu qui passe.
Il est bon d’apprendre quelquefois aux heureux de ce monde, ne fût-ce que pour humilier un instant leur sot orgueil qu’il est des bonheurs supérieurs au leur, plus vastes et plus raffinés.

Charles Baudelaire
Le Spleen de Paris, XII

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