NOTE D’INTENTION
Les différentes versions du texte
Dürrenmatt a lui-même écrit deux autres versions de ce même texte : une
version radiophonique et une version scénique (publiée chez L’Avant-scène
Théâtre). La version scénique rajoute un personnage de servante, explicite
plus en détail les raisons de l’arrivée d’Alfredo Traps parmi les quatre retraités,
etc. Pour ma part, je la trouve moins onirique que le roman. Quant à la version
radiophonique, je ne sais si elle est traduite. Je suis en contact avec le centre
Dürrenmatt et vais prochainement y avoir accès. Pour garder cette sensation
de suspens et d’étrangeté ressentie lors de ma lecture, je prévois de partir
donc soit du roman lui-même, soit de la version radiophonique.
La distribution
Je pense à un complice depuis maintenant deux spectacles, Roland Sassi, un
acteur genevois, vieillard magnifique, qui fut dans la troupe du TNS du temps
de J.-L. Martinelli. Et d’une manière générale, je pense à ces «retraités», comme
Roland, qui ne se décideront jamais à déposer les armes, qui ne cesseront jamais
d’arpenter les plateaux, tant qu’ils auront encore une goutte de salive, ces
faux retraités, comme les quatre vieillards de La Panne, qui se sont conservés
en ne cessant jamais de jouer leur rôle, malgré ce foutu temps qui passe.
La scénographie
Une table bien sûr. A part les quelques points d’orgue digestifs, tout se passe
à table. Le travail est d’animer cette table. Il s’agira essentiellement d’un travail
d’accessoires. Pour trouver la truculence du récit, on ne peut faire l’économie
des odeurs, des plats fumants, des vins aux robes diverses, des vieilles bouteilles
qui sentent encore la cave. Les plats et les vins structurent le récit, cette
formidable grande bouffe donne au procès sa monstruosité et son étrangeté.