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candide

De Voltaire et Yves Laplace

Mise en scène d'Hervé Loichemol

présentation

Assistant à la mise en scène Robert Sandoz

Avec
François Allaz Pierre Byland  Juan Antonio Crespillo Anne Durand   Michel Kullmann William Nadylam Daniel Perrin Barbara Tobola

Scénographie et costumes Pierre-André Weitz Vidéo Marc Philippin et  Soômi Dean  Réalisation des costumes Paola Mulone, Verena Dubach Lumières  Christophe Pitoiset Son Manu Rutka Régie plateau Grégoire de Saint  Sauveur, Philippe Botteau  Régie lumière Eusébio Paduret Maquillages, coiffures Katrin Zingg Accessoiriste Stéphanie Mérat

 

Coproduction Théâtre de Carouge-Atelier de Genève / For, compagnie Hervé Loichemol Spectacle réalisé avec le soutien de la Banque Wegelin & Co et de la DRAC Rhône-Alpes, la Région Rhône-Alpes, la Mairie de Ferney-Voltaire

 

Hervé Loichemol propose de nous embarquer dans une grande épopée théâtrale à travers le monde et le temps.

Le monde désastreux que traverse Candide est celui de Voltaire, celui de la Guerre de Sept Ans et du tremblement de terre de Lisbonne, celui de l’inquisition, du fanatisme, de l’exploitation, de la pornographie et de la bêtise.
Soyons justes, c’est encore un peu le nôtre, à peine, quotidiennement vendu comme le meilleur des mondes possibles puisque le seul vendable.
Pangloss, maître de Candide – et toujours un peu le nôtre aussi –, notre cher Pangloss se porte bien, il a fait école, ses disciples ne manquent pas : ils nous bassinent avec les nécessités structurelles, les impératifs systémiques, les remèdes inévitables, et avec l’horizon joyeux qui, de toute évidence, nous attend. Car cet horizon nous attend, bon pied bon œil, il nous observe et nous scrute. On se réjouit d’avance des lendemains radieux qui nous réjouiront un jour.
Et l’amour dans tout ça ? Pas de panique, Dieu y a pensé, il a pensé à tout, Voltaire aussi, qui nous a donné Cunégonde, pour combler les appétits virils et faire vibrer l’âme de Candide. Il en faut bien, de l’amour – juste un peu –, pour faire courir les candides de tout poil, rêveurs, idéalistes, naïfs, innocents, imbéciles, gens de peu et de rien, ceux d’hier, ceux d’aujourd’hui et même ceux de demain.
Un peu d’amour surtout, ultime consolation, afin d’habiller le désastre.

Hervé Loichemol, metteur en scène

 

Opérer Candide

Existerait-il, émanant du noyau insécable de l’œuvre-Candide, une sorte de Candide, théâtre qui ne serait pas l’adaptation du conte à la scène, mais plutôt l’imitation, par les moyens du théâtre, des pouvoirs romanesques et de l’ironie narrative de ce conte furieux ? Cela mérite, je le crois, qu’on aille y voir de près,  cela mérite qu’on tente d’opérer Candide, en respectant vraiment la structure du conte : trente chapitres, qui ne sont pas des séquences. Le pari est très simple, mais inédit.

Et que croyez-vous qu’il arriva ? qu’il arrive ? qu’il arrivera ? Ma foi, le théâtre est partout, dans Candide, il suffit pour qu’il advienne de n’en pas rajouter. Fait-on parler Candide sur une scène, parle-t-on avec lui, contre lui, autour de lui, avec les mots de Voltaire et d’autres mots qui montrent le conte et ses figures ainsi mutées en personnages – car tout, dans Candide, est aussi affaire de regard et de voyeurisme, du premier chapitre avec broussailles et paravent, aux derniers qui nous laissent deviner le corps saccagé de Cunégonde –, aussitôt surgissent avec lui le sang, la chair, l’os du théâtre.

C’est-à-dire ? C’est-à-dire le comique, le tragique, le politique, et l’épique, soudain incarnés. Candide catapulté sur les planches n’est plus l’ectoplasme du conte, quand bien même il rebondit de scène en scène ; rebondir étant le propre, on le sait, de qui prend des coups, dont le premier est toujours un coup de pied dans le derrière – mais l’origine, le motif et l’auteur de ce premier coup restent bien sûr obscurs pour chacun…

Candide sur les planches (et avec lui ses compagnons de « voyage » et de maints naufrages) est un homme que voici – ecce homo– précipité en chair, en os et en mots hors du premier monde, édénique, ou primitif, ou naturel… Candide sur les planches traverse un théâtre qui est à la fois celui de la vie et celui de la guerre : d’une guerre constamment présentée par Voltaire sous l’angle du crime contre les civils, et singulièrement du massacre et du viol ; allez savoir pourquoi cela résonne, de la guerre européenne de Sept Ans jusqu’aux charniers de Srebrenica ?

Candide, sur les planches du plateau et de tous ses vaisseaux naufragés, nous remet en mémoire, d’une galère l’autre, non seulement les figures du roman picaresque et du Quichotte que Voltaire pratiquait, mais celles aussi du Märchen : Voltaire n’avait pas encore lu les Contes de Grimm, et pour cause, mais Candide, lui, n’en ignorait rien.

Et comme Brecht, plus tard, héritera du Märchen et du Quichotte pour fonder son théâtre épique, faudrait-il s’étonner que Candide « opéré » par le théâtre nous rappelle aujourd’hui le brave soldat Schweyk de Bertolt Brecht et, mutatis mutandis, peut-être bien Mère Courage elle-même, et ses enfants – entraînant sur le plateau un précipité d’humanité cabossée ?

Peut-être bien aussi, puisque le roman nous précédera ou nous suivra toujours au théâtre, Candide n’est-il pas sans traits communs avec le Bardamu d’un certain Voyage…

Yves Laplace, écrivain

Extraits

Premier mouvement : Hors du premier monde  (chutes)

Au château.

CANDIDE : Me voici, Candide. J’étais sans nom, au jour de ma nais¬sance. J’étais sans père, sinon quelque gentilhomme : un anonyme – de passage au château ; un instrument, qui n’avait même pas soixante et onze quartiers de noblesse. J’étais sans mère, sinon quelque sœur éga¬rée du Baron. D’anciens domestiques disputent sur mon existence. Je suis venu de Rien, dans votre grand Tout de Thunder-ten-tronckh. Je n’ai pas de papiers, ni aucun domicile où déposer leur absence.  Ma physionomie suffit. Elle seule m’annonce. J’ai les mœurs les plus douces, un jugement assez droit, l’esprit le plus simple. On m’a nom¬mé d’après mon bagage et je suis donc né pour faire mon paquetage.


PANGLOSS : Il fallait d’abord écouter ton maître.

CANDIDE : Je vous écoute comme l’oracle, maître Pangloss.

PANGLOSS :  Et que vois-tu ici ?

CANDIDE : Je vois, par vos yeux, le plus beau des châteaux, doté d’une porte, de plusieurs fenêtres, de nombreux valets, de madame la Baronne qui pèse trois cent cinquante livres, et de monsieur le Baron qui gouverne cette porte, ces fenêtres, ces trois cent cinquante livres.

PANGLOSS :  Il est démontré que les choses ne peuvent être autrement : car, tout étant fait pour une fin, tout est nécessairement pour la meilleure fin. La meilleure fin du porc est que nous mangions du cochon toute la sainte journée. La meilleure fin de trois cent cinquante livres est de combler le Baron, aussi la Baronne pèse-t-elle son juste poids. Les nez ont été faits pour porter des lunettes, aussi avons-nous des lunettes. L’élève est fait pour écouter son maître, aussi voit-il par ses oreilles.

CANDIDE : Et par mes yeux, je ne vois que mademoiselle Cunégonde, la fille du Baron et de ses trois cent cinquante livres ; car ma physionomie trouve la sienne fraîche, grasse, appétissante.

PANGLOSS :  Mais il ne faut pas voir par tes yeux. Il voit passer la ravissante Paquette. L’effet de notre conversation me rappelle vers sa véritable cause, qui n’est pas Cunégonde, mais un autre champ d’étude. Paquette, me voici !

Exit Pangloss.

CANDIDE : Je suis bien heureux d’être tombé… d’avoir été déposé, ou plutôt trouvé ici. Ou plutôt de m’y trouver, sans nom de naissance ni papiers, par la cause d’un instrument sans quartiers, et par l’effet de la langue des domestiques, qui m’a fait le cousin de Mlle Cunégonde et le neveu du Baron. Car après le bonheur d’être né Baron, le second degré de bonheur est d’être Cunégonde. Or je jouis sans entrave des troisième et quatrième degrés de bonheur, qui sont de voir Cunégonde tous les jours et d’être éclairé sur le Baron, sur le château et sur ma condition par mon maître Pangloss, qui est le plus grand philosophe de ce château et par conséquent le seul philosophe sur toute la terre.

CUNÉGONDE : Me voici, Candide. Je viens tout agitée, toute pen¬sive, toute remplie du désir d’être savante avec toi, afin d’être ta raison suffisante et que tu sois la mienne. Je suis bien instruite après ce que j’ai vu dans le parc, où notre servante Paquette servait d’auxiliaire au piston du docteur Pangloss, qui s’appliquait à lui enseigner la phy¬sique sous l’angle de sa propre mécanique. À force d’observation, j’ai vu dans ce buisson une similitude que je n’aurais point soupçonnée entre notre Paquette et moi, ta Cunégonde.

CANDIDE : Ma Cunégonde.


CUNÉGONDE : J’en ai déduit qu’une telle similitude, visible entre une servante et moi, devait n’être pas moins visible entre un maître et son élève… Candide, si tu es un homme. Voici toute ma confusion, que je te prie de lever.

CANDIDE : Ah, Cunégonde, je te parle avec la main de ma bouche, sans savoir ce que je te dis. Ainsi la confusion des causes produit-elle une confusion de tous les effets. Maître Pangloss sera content.


BARON :
Cunégonde, ma fille. Tu fais honte aux vierges. J’ai tout observé, derrière le paravent. Je vois tout, dans mon château. Je ne vois pas par les yeux d’un autre, moi, car je suis l’Œil. Je vois l’avant, le pendant et l’après. Je sais tout. Je suis partout. J’ai vu tomber ton mouchoir, ma fille. J’ai vu cet animal y mettre le doigt, puis toute la patte. J’ai vu vos mains… j’ai vu vos bouches… j’ai vu vos yeux… j’ai vu trembler vos genoux. Ma fille, tu consternes le monde. Tu consternes ce château. Tu cons¬ternes ta mère, la Baronne. Tu consternes ton grand frère. Tu cons¬ternes notre lignée. Tu peux bien t’évanouir ! Ne vois-tu pas que ta mère te gifle bien ? Tu t’évanouis encore. Ne vois-tu pas que ton frère te corrige bien ? Il te contiendra, si je veux, au sein du plus agréable des châteaux possibles.
Mais toi, Candide, fils de ta race ! Bâtard ! Tu n’as rien à faire avec notre sang. Même par la main gauche de notre sœur. Sens comme je consterne ton derrière, à coups de botte. Hors d’ici, racaille. Loin de ma vue. Sors du monde.


Candide catapulté hors du premier monde.

Lux in tenebris

Candide, héros amoureux, sans tache et sans reproche, se voit un jour brutalement expulsé d’un paradis d’opérette à grands coups de pied dans le derrière. Jeté, sans arrêt ni répit, dans un monde noir et dévasté, passant de malheurs en désastres et de catastrophes en calamités, Candide ne proteste pas, s’étonne à peine et accepte sans broncher les discours irréels de son maître Pangloss.

Voltaire, on le sait, bataille avec Leibniz, Pope ou Wolff et vilipende les fanatiques de la Providence qui pensent que, Dieu étant parfait, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais cette querelle philosophique, aujourd’hui datée et peu argumentée – on le lui a assez reproché – est, au fond, très secondaire. L’optimisme qui occupe ici Voltaire, qui l’occupe tout entier, qui l’obsède même, n’est pas un corps d’idées à critiquer, une philosophie à combattre, une idéologie à détruire.

C’est une pathologie : «la rage de soutenir que tout est bien quand on est mal». Et la rage, comme chacun sait, est contagieuse. Voltaire est à vif, excédé, exaspéré par les ensorceleurs du cortex et les susurreurs du dormez-braves-gens-ça-va-s’arranger. Il n’argumente pas, et alors ? L’aveuglement – cette disposition volontaire de l’esprit à ne pas voir ce qui s’offre au regard – ne se soumet pas facilement à la raison. Ou si lentement.

Et Voltaire est un homme pressé. Pour que cesse l’écoeurante berceuse des marchands de sommeil politique, il faut se battre. Voltaire enrage et se bat : il montre, exhibe, insiste, frappe, destitue, raille, bouscule, culbute, renverse, détruit. Et, pour faire bonne mesure, il danse sur les restes du carnage. C’est à ce prix qu’il trouve la cadence effrénée de cet incroyable inventaire du malheur.

C’est par là qu’il nous fait rire et provoque la fureur des censeurs de tout acabit. Avec lui, l’optimisme change de nature : ce n’est plus l’approbation béate de toute réalité, mais l’exercice farouche, obstiné de la lucidité.

Hervé Loichemol, metteur en scène

Cuculus canorus

Préface à l’édition de Candide, Théâtre

" L’avenir, je vois comme qu’y sera… Ça sera comme une partouze qui n’en finira plus… Et avec du cinéma entre… Y a qu’à voir comment que c’est déjà…." Céline, Voyage au bout de la nuit


Lettres, entretiens, dialogues, contes et autres discours, c’est dans ces textes relevant de genres  «mineurs» que les écrivains des Lumières ont parfois trouvé la théâtralité qu’ils cherchaient désespérément sur scène. Voltaire, considéré de son vivant comme le dramaturge le plus important d’Europe, n’échappe pas à la règle et fait preuve dans ses «coïonneries » d’une liberté qu’il a souvent eu du mal à prendre sur le plateau. Dans ces conditions, pourquoi ne pas imaginer que Candide serait sa meilleure pièce de théâtre ? C’est, en tout cas, l’hypothèse de travail proposée à Yves Laplace.

Il ne s’agit pas ici de mettre en dialogue les «situations» proposées par le texte – la démarche a déjà été faite, parfois avec bonheur –, mais d’adopter la stratégie du Cuculus canorus, autrement dit coucou, qui place ses œufs dans le nid d’une autre espèce d’oiseau. Ce clepto­parasitisme revendiqué affiche le processus de filiation dans lequel nous sommes engagés, reconnaît la relation complexe entretenue avec une œuvre du passé, mieux, il définit cette relation. Comme le dit Laplace, il faut «opérer Candide», écrire à l’intérieur du conte, dans le conte, y chercher la présence de noyaux dotés d’intensité théâtrale, bref, découvrir en quoi Candide aurait pu être (est ?) une pièce de théâtre.

Avons-nous d’ailleurs une autre solution ? Faut-il contempler un modèle littéraire ou entrer dans l’atelier de l’auteur ? Ne faut-il pas travailler à l’intérieur des choses, comme Voltaire avec le désastre qui secouait le monde de son temps – Europe et Amérique confondues ? Sa dispute avec Leibniz, Pope et Wolf aurait-elle encore un sens pour nous si la guerre de Sept Ans, cette «boucherie héroïque», n’avait pas fait rage au moment où il écrivait ? En quoi nous importeraient les fanatiques du «tout est bien» si Voltaire n’était pas secoué par le tremblement de terre de Lisbonne ? Nous-mêmes, qu’aurions-nous donc à faire des enragés du meilleur des mondes libéral si nous ne constations pas tous les jours qu’il va de mal en pis ?

Longtemps considéré comme un texte obscène et pornographique, longtemps condamné ou interdit – encore en 1925 aux États-Unis –, et expurgé dans les publications scolaires jusqu’à une date récente, Candide, comme le Voyage au bout de la nuit auquel il fait tant penser, est un texte du désastre. Et quoi qu’en disent les marchands de sommeil politique, nous n’en avons pas fini avec le désastre. Il vient.

Hervé Loichemol, metteur en scène.  Août 2008.

 

CANDIDE, THÉÂTRE
YVES LAPLACE
Préface Hervé Loichemol

Sortie le 4 novembre 2008
Editions THEATRALES
Disponible à la librairie du Théâtre de Carouge

L'histoire

Première partie (1 h 35 environ)

1. « Château. »
Candide, né de père inconnu au château de Thunder-ten-tronckh, aime Cunégonde, fille du Baron. Il reçoit la leçon de son maître Pangloss, qui lui enseigne que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Pangloss donne ensuite une leçon de physique expérimentale à la servante Paquette, petite brune très jolie et très docile. Instruite par cet exemple, Cunégonde exprime ses sentiments à Candide. Le Baron les surprend. Candide est chassé du château – un paradis terrestre – à coups de pied au cul.


2. En route. En guerre.
Précipité dans un monde à feu et à sang (c’est la Guerre de Sept Ans), Candide est recruté par deux officiers. Divers sévices lui sont infligés. Ayant obtenu le privilège d’aller combattre pour le Roi des Bulgares, il fait le compte des morts après la bataille.

3. Hollande. Fanfare.
Arrivé en Hollande, Candide est « accueilli » par une fanfare et par des patriotes hollandais, qui le soupçonnent d’être un mendiant. L’anabaptiste Jacques lui offre son logis. Survient Pangloss, défiguré, qui donne à Candide les dernières nouvelles : le château a été rasé. Cunégonde est morte fendue, après avoir été violée par l’armée bulgare ; son père, sa mère et son frère sont tués. Pangloss lui-même doit son état à l’infortunée Paquette, autrement dit à une maladie d’amour. Jacques emmène Pangloss et Candide en mer pour Lisbonne.

4. Tempête et tremblement de terre à Lisbonne.
Ils font naufrage dans une tempête. Jacques se noie. Candide et Pangloss échouent à Lisbonne, où ils sont surpris par un tremblement de terre. Afin d’apaiser la colère divine, le grand Inquisiteur leur inflige les pires supplices. Candide voit Pangloss pendu tout nu. Une Vieille le recueille.

5. La Chambre rouge.
La Vieille installe Candide dans une chambre. Elle revient avec Cunégonde. Candide s’étonne qu’elle ne soit pas morte. Cunégonde fait le récit de ses malheurs : prostituée, elle appartient désormais au trafiquant Issacar et au grand Inquisiteur portugais. C’est elle qui a envoyé la Vieille – sa servante – sauver Candide, après avoir assisté au supplice. Issacar surprend les amants dans leurs ébats. Il est tué par Candide. Aussitôt après, le grand Inquisiteur subit le même sort. Il faut fuir. La Vieille entraîne Candide et Cunégonde vers l’Espagne.

6. Cadix.
Sur les quais du port de Cadix, Candide est recruté par un général qui l’envoie combattre les Jésuites en Paraguay. On embarque aussi Cunégonde et la Vieille.

7. La traversée.
Sur le bateau, la Vieille fait le récit de ses malheurs ; ils  surpassent ceux de Cunégonde. Valet et nettoyeur, Cacambo raconte les siens. Candide lui promet de l’aider à retrouver le Tucuman, sa terre natale. Deux fous – le Docteur Ralph (soldat allemand de la Guerre de Sept Ans) et Mister Demad (soldat britannique de la Seconde Guerre mondiale) prétendent avoir inventé l’histoire de Candide. On débarque à Buenos-Aires. Le Gouverneur s’empare de Cunégonde. Pour sauver leur peau, Candide et Cacambo doivent fuir. Le malheur donne des droits, dit la Vieille.

8. Jésuites.
Candide et Cacambo se retrouvent au cantonnement des pères jésuites. Le commandant jésuite n’est autre que le frère de Cunégonde, fils du Baron. Lui non plus n’était pas tout à fait mort ; il dira pourquoi. Mais il se dispute avec Candide, car il n’est pas question qu’un bâtard épouse sa sœur. Candide tue le fils du Baron. Nouvelle fuite.

9. Au pays des Oreillons.
Candide sauve deux jeunes filles en tuant les singes qui les violaient. Mais la réaction des filles le surprend : ces singes étaient leurs amants. Surgissent deux cannibales. Cacambo sait si bien leur parler que Candide n’est pas mangé.

10. Eldorado.
Candide et Cacambo sont accueillis en Eldorado par une paysanne, qui les laisse ramasser les cailloux de son île : c’est de l’or, ce sont des diamants. Les mérites de l’Eldorado convainquent Candide que ce royaume serait le pays où tout irait bien, si Cunégonde n’y manquait pas. Il faut repartir.

11. Le nègre. Candide fait l’aumône à un nègre qui n’a plus qu’une jambe et un bras. Ému par le sort du nègre, il est sur le point de renoncer à l’optimisme de son maître Pangloss. Il espère pourtant retrouver Cunégonde. Il envoie Cacambo la racheter à Buenos-Aires, tandis qu’il ira les attendre à Venise. Resté seul, Candide décide de voyager avec l’homme qui sera le plus malheureux et le plus dégoûté de la colonie.

Deuxième partie (40 minutes environ)

12. Concours du malheur.
Aidé par un animateur TV qu’aurait dû prévoir Voltaire, Candide désigne l’homme le plus malheureux et le plus dégoûté. C’est Martin. Tous deux partent pour Venise.

13. Comédie-Française.
Ils font un détour par Paris et la Comédie-Française. « Voltaire » les y accueille et les prend en main pour la fin du voyage. Candide est bien plumé (par une galante), puis lancé à la mer, avec Martin. On fait un autre détour par l’Angleterre pour assister à l’exécution de l’amiral Byng, et on se retrouve à Venise, république des casinos, des libertés et des plaisirs.

14. Venise.
Cunégonde n’y est pas. Candide engage avec Martin plusieurs paris de la dernière chance. La cause – sombre et désespérée – de Martin semble l’emporter sur l’optimisme de Pangloss. Quelque chose pourtant console Candide : c’est qu’on retrouve souvent les gens qu’on n’avait pas à retrouver. Il a ainsi retrouvé Paquette, courtisane à Venise. Cela lui rend l’espoir de retrouver Cunégonde.

15. Sultan et rois déchus.
Cacambo rejoint enfin Candide à Venise. Il est au service d’un ancien Sultan ottoman et de rois déchus. Il lui apprend que Cunégonde n’est plus à Buenos-Aires, mais à Constantinople – dans une triste condition. Ils embarquent pour Constantinople.

16. Retrouvailles.
Sur le bateau, Candide retrouve son maître Pangloss (qui n’était pas vraiment mort à Lisbonne) et le fils du Baron (qu’il n’avait pas vraiment tué).

17. Un jardin en Turquie.
Contre l’avis de presque tous, Candide épouse sa Cunégonde, en Turquie. « Voltaire » se transforme tour à tour en Derviche de Constantinople (haute autorité spirituelle), puis en paysan turc, pour achever son conte. Le Derviche renvoie les étrangers à leur néant, tels des rats. Le paysan turc leur donne une leçon pratique de politique et d’hospitalité. Il invite Candide et ses amis à cultiver leur jardin, comme lui. Ils exercent leurs talents.

Hervé Loichemol

Enfance à Mostaganem (Algérie). Études au Conservatoire de Besançon et à l’École du Théâtre National de Strasbourg. Metteur en scène (Tchékhov, Pirandello, Calderon, Büchner, Musset, Brecht, Kleist, Goldoni, Corneille, Sade, etc.), Hervé Loichemol a coopéré avec plusieurs auteurs français contemporains (Jean Jourdheuil, Bernard Chartreux, Denis Guénoun). Au Festival d’Avignon, il a présenté trois pièces de Heiner Müller (Vie de Gündling, Héraclès 5  et Hamlet-machine, Célestins, 1983), ainsi que L’École des femmes de Molière (Faculté des Sciences, 1984), Lettre au directeur du théâtre de Denis Guénoun (création, la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon, 1997) et Lever les yeux au ciel de Michel Beretti et Adriano Sofri (Chartreuse, 2006).

Il collabore régulièrement avec Yves Laplace, dont il a créé la plupart des pièces à Paris, Genève et Ferney-Voltaire. Il a enseigné à l’École de la Comédie de Saint-Étienne, au Théâtre National de Strasbourg, à l’École Supérieure d’Art Dramatique du Conservatoire de Genève, et il a dirigé la Section Professionnelle d’Art Dramatique du Conservatoire de Lausanne.

Entre 1994 et 2000, il a travaillé à plusieurs reprises en Bosnie (Hamlet-machine et Quartett de Heiner Müller, et Dans la solitude des champs de coton de Bernard- Marie Koltès).

Avec sa compagnie, il a ouvert (dès 1991) et dirigé un théâtre au Châtelard de Ferney-Voltaire, puis créé « L’Auberge de l’Europe » au Château de Voltaire, Centre culturel de rencontre. Il a monté sept comédies et tragédies de Voltaire : Le comte de Boursoufle, Zaïre, Le Café ou l’Écossaise, Nanine ou le Préjugé vaincu, La Mort de César, Brutus, Le Fanatisme ou Mahomet le prophète. Il a également mis en lecture ou en jeu d’autres textes de Voltaire et des écrivains du XVIIIème siècle (récemment : Supplément au Voyage de Bougainville, de Diderot).

Parmi ses dernières mises en scène : Épître aux jeunes acteurs… d’Olivier Py, à la Comédie de Genève et au Châtelard de Ferney-Voltaire ; Nous sommes à l’orée d’un univers fabuleux de Michel Beretti d’après Jean Sénac, au Festival des Francophonies en Limousin et au Théâtre Saint Gervais-Genève (avec La Bâtie-Festival de Genève) ; Cinna ou la Clémence d’Auguste de Corneille et Nathan le Sage de Lessing au Théâtre de Carouge-Atelier de Genève ; Ruth éveillée de Denis Guénoun au Théâtre de Privas, Compagnie Macocco-Lardenois, et au Théâtre de Carouge.

 

For Compagnie

Hervé Loichemol Fondée en 1986, cette compagnie est à l’origine de nombreuses créations, commandes et éditions de textes, lectures, colloques, stages et interventions diverses. Basée à Ferney-Voltaire, elle a déjà présenté au public plusieurs textes de Voltaire, ainsi que le diptyque consacré à sa vie par Yves Laplace : Feu Voltaire. C’est donc très naturellement qu’Yves Laplace et Hervé Loichemol ont souhaité explorer la théâtralité du plus grand texte de Voltaire, qui fut de son vivant le dramaturge le plus influent de l’Europe des Lumières.

For – intérieur ou extérieur – dérive de forum et hérite de ses significations
entrecroisées : marché, place publique et tribunal. Théâtre désigne donc un lieu
provisoire où se jouent les relations vivantes du commerce et de la justice entre humains. Pas une administration, à peine une circonscription, mais un territoire à géométrie variable. Son mouvement même. À la manière de Beckett : « Non, chez moi tout était lent, puis soudain vlan, l’éclair, l’élan, hors le for, encore une de ces choses que je rabâchais sans arrêt tout en allant mon chemin, hors le for, hors le for ».

Yves Laplace

Romancier, dramaturge et essayiste de langue française et de nationalité suisse, Yves Laplace  vit à Genève, où il est né en 1958. Il a publié quinze ouvrages aux éditions du Seuil et chez Stock, parmi lesquels Un homme exemplaire, Mes chers enfants, La Réfutation, Considérations salutaires sur le désastre de Srebrenica, L’Inséminateur, Un mur cache la guerre. Ses récents romans L’Original et Butin sont parus en 2004 et en 2006 chez Stock, tandis que les éditions Metropolis publiaient en 2005 Les Chroniques d’Outrages – dont une version théâtrale fut présentée au Théâtre de Carouge-Atelier de Genève.

Depuis 1984 (Sarcasme au Petit-Odéon), ses pièces Nationalité française (réalisation : 1989), Staël…(1989 et 1992), Maison commune (1991-1992), Feu Voltaire (1993), Nos fantômes (1994), Kennel Club (2001) ont été mises en scène par Hervé Loichemol à Paris (Théâtre National de la Colline, Théâtre des Athévains, TILF), Genève (Le Poche, Comédie de Genève) et Ferney-Voltaire (Châtelard).

Yves Laplace a également travaillé avec André Steiger, François Rochaix (qui a créé Trois Soldats) et Martine Paschoud. On lui connaît, par ailleurs, diverses activités de photographe, de critique et d’arbitre de football. Il s’est associé, depuis 1981, aux travaux de la revue Furor et il a publié des chroniques dans de nombreux journaux et périodiques, en France et en Suisse : Libération, L’Hebdo, Le Temps, etc.

Membre fondateur de l’association d’auteurs Écritures vagabondes présidée par Monique Blin, puis par Mohamed Kacimi et Jean-Paul Wenzel, il a pris part en 2000 au voyage libanais qui lui a inspiré Kennel Club – ainsi que Les dépossédés, photographies et textes mêlés, avec Valérie Frey –, et qui a suscité, parmi d’autres pièces, celles de Carole Fréchette (Le Collier d’Hélène), Mohamed Kacimi (Beyrouth-Illuminations), Koffi Kwahulé (El Mona), Jean-Yves Picq (Théâtre B.).

Depuis 1977, il est lié au milieu théâtral à divers titres – critique de théâtre (pour Voix Ouvrière, Construire, 24 Heures), auteur, conseiller dramaturgique, et récemment coresponsable d’Orangerie (F)estival 2006 - théâtre et littérature. À cette occasion, il a programmé et coproduit, en liaison avec l’Association pour une Maison de la littérature à Genève, des spectacles inédits de Claude Thébert et Anne-Marie Delbart (Quand je mange de la crème fouettée, d’après Robert Walser), Hervé Loichemol (Lever les yeux au ciel, de Michel Beretti et Adriano Sofri), Martine Paschoud (Bonheur flottant, d’après Matthias Zschokke), André Steiger (Julie et quelques autres, d’après Georges Bataille) et Maya Bösch (wet !, d’après Elfriede Jelinek).

 

L'équipe

François Allaz, musicien

Guitariste de formation à la Swiss Jazz School de Berne, François Allaz devient accompagnateur, compositeur et (ou) arrangeur pour de nombreux chanteurs et comédiens : Pascal Auberson, Yvette Théraulaz, François Silvant, Dominique Scheder, Gisèle Ratzé… En jazz, il collabore avec Carla Bley, Steve Swallow, Didier Lockwood, Pierre Favre, François Lindemann, Sébastien Santa Maria (Le Doux Parfum) et il enregistre un disque : Roses Drink Bourbon, Songs Productions. Il participe à des travaux d’instrumentiste et de compositeur pour le théâtre et la danse : avec le Théâtre Kléber-Méleau, la chorégraphe Diane Decker, la Compagnie de La Marotte (Baxt, L’Opéra des gueux d’après John Gay, Arlequin chez les ogres), la Compagnie de L’Organon (Comment va le monde, Mr Will ? d’après Shakespeare), la Compagnie du Théâtre Musical (Les Dimanches de la vie, au Théâtre Vidy-Lausanne), la Compagnie La Saburre (Soie, d’après Alessandro Baricco). Il est cofondateur, ex-professeur et ex-directeur-adjoint de l’EJMA de Lausanne.

Pierre Byland, Pangloss et Docteur Ralph

Formé à l’École de Théâtre de Jacques Lecoq à Paris, Pierre Byland y devient à son tour comédien et joue sous la direction de Roger Blin dans Les Nonnes d’Eduardo Manet, ainsi que dans Le Précepteur de Jakob Lenz, mise en scène d’Antoine Vitez. Il a pris part à des spectacles de Benno Besson (L’Oiseau vert), Claude Stratz (Fantasio de Musset, Monsieur Bonhomme et Les incendiaires de Max Frisch, Ce soir, on improvise de Pirandello), Philippe Mentha, Marcel Robert, Robert Bouvier, Ctibor Turba, Jan Kratochvil, Boleslav Polivka, Hans Peter Fitzi… Ces dernières années, il a souvent joué au Théâtre de Carouge, notamment dans Nathan le Sage de Lessing et Ruth éveillée de Denis Guénoun, deux mises en scène d’Hervé Loichemol. Il est cofondateur de la Compagnie Byland-Gaulier (Les Assiettes, etc.), ainsi que de la Compagnie Les Fusains avec Mareike Schnitker. Ensemble, ils écrivent, interprètent et réalisent des spectacles depuis 1981 (Une belle journée, Confusion, etc.). Par ailleurs, il poursuit en parallèle une intense activité pédagogique, notamment sur l’art clownesque.

 

Juan Antonio Crespillo, Cacambo et autres rôles

Juan Antonio Crespillo intègre la troupe de théâtre de L’Oiselier de Porrentruy en 1986 avant de suivre une formation au Conservatoire de Lausanne. Depuis 1991, il s’est associé à de nombreux projets avec les metteurs en scène Omar Porras, Martine Paschoud, Bruce Meyers, Dominique Pitoiset, Daniel Wolf, Domenico Carli, Séverine Bujard, Marc Liebens, Philippe Mentha, François Marin, Claude Stratz – dans des pièces de Molière, Tchékhov, Cervantès, Koltès, Euripide, Garcia Lorca…  Avec Hervé Loichemol, il a joué des textes de Voltaire, Corneille, Chamfort, Heiner Müller, Michel Beretti, Denis Guénoun, et Yves Laplace (pour lequel il fut déjà Voltaire et d’autres dans Feu Voltaire, et plus d’un fantôme dans Nos fantômes). Au cinéma, on retrouve Juan Antonio Crespillo dans quelques longs métrages, dont Mémoires bridées de Pilar Anghita-McKay et Love Express d’Elena Hazanov. On l’a vu enfin dans des téléfilms et séries produits par France 2 et par la TSR (Télévision suisse romande).

Anne Durand, la Vieille, Vieillarde d’Eldorado, « Voltaire » et autres rôles

Élève à l’École du Théâtre National de Strasbourg (1980-83) sous la direction de Jean-Pierre Vincent et Claude Petit-Pierre, Anne Durand devient comédienne en 1983 et participe à de nombreux projets, dont plusieurs mises en scène d’Hervé Loichemol. Elle joue ainsi le rôle de Zaïre en 1992-1994 et prend une grande part à la création des pièces d’Yves Laplace Nationalité française, Staël Communauté européenne – où elle incarne Germaine de Staël –, Feu Voltaire, Nos fantômes. Elle interprète en solo Avant-garde d’après Marieluise Fleisser, Mademoiselle Else d’après Schnitzler, Français, encore un effort si vous voulez être républicains d’après Sade, et Épître aux jeunes acteurs pour que soit rendue la parole à la parole d’Olivier Py. Elle a travaillé avec Jean-Pierre Vincent, René Loyon, Martine Paschoud, Daniel Wolf, Séverine Bujard, François Marin, Jean Jourdheuil et Jean-François Peyret, Christophe Perton, Michel Kullmann, sur des registres très différents, dans des pièces de Molière, Marivaux, Schiller, Olivier Py, Courteline, Lessing, Karl Valentin, Heiner Müller, Gilles Aillaud, Matthias Zschokke…

Michel Kullmann,  Jacques, Demad, Martin et autres rôles

Comédien et metteur en scène professionnel depuis 1971, Michel Kullmann a fait partie durant cinq ans du Théâtre Populaire Romand (TPR), avant de poursuivre son activité à Genève d’abord, puis à Paris et en Norvège. Alternant les rôles et les mises en scène, il s’est engagé à ce jour dans plus d’une centaine de spectacles. Il a souvent travaillé avec Hervé Loichemol, ainsi qu’avec d’autres metteurs en scène : Benno Besson, François Rochaix, Manfred Karge et Matthias Langhoff, Jean-Pierre Vincent, Jean Jourdheuil, Claude Stratz, Anne Bisang, Daniel Wolf, Jean Liermier, Goeffrey Dyson, Bernard Bloch. Il a par ailleurs lui-même mis en scène en Suisse, en France ou en Norvège des auteurs tels que Rosewicz, Peter Hacks, Euripide, Serge Arnauld, Heathcott Williams, Heiner Müller, Courteline, Ibsen, Brecht, Matthias Zschokke (L’Ami riche et L’Invitation), etc. Il a récemment monté Le Misanthrope de Molière – avec un épilogue de Courteline – au Théâtre de Carouge-Atelier de Genève (2007).
 

William Nadylam,  Candide

Après avoir suivi les cours de la Rue Blanche (ENSATT), William Nadylam entame un parcours de comédien et de metteur en scène dans les années 90 (Quartett de Heiner Müller, Edmond de David Mamet…), alternant théâtre, cinéma et télévision. Il joue beaucoup à Paris et au Festival d’Avignon – entre autres avec Catherine Anne (Pièce africaine, au Théâtre de l’Est Parisien), Luc Bondy (Viol de Botho Strauss, à l’Odéon), Olivier Py (La panoplie du squelette), Declan Donnellan (Le Cid de Corneille), Jacques Nichet (La Tragédie du Roi Christophe d’Aimé Césaire), Elisabeth Chailloux (L’Île des esclaves de Marivaux) et Peter Brook (pour lequel il fut un mémorable Hamlet en 2002). Au cinéma, on le voit notamment dans des films de Pierre Javaux (Les Enfants du pays, 2005) et de Claire Denis (White Material, 2007). Il obtient le Prix Révélation et Découverte au Festival de la fiction de Saint-Tropez en 2004. William Nadylam s’implique également dans les domaines de la danse (depuis 2005, il collabore avec Daniela Kurz au Ballet de l’Opéra de Nuremberg) et du chant (un premier album est en cours).

Daniel Perrin, musicien

C’est en 1973, lors de sa rencontre avec Thierry Lang, que naît la décision de Daniel Perrin de devenir musicien. Il étudie le piano classique à l’Institut Czerny de Lausanne, le jazz à la Swiss Jazz School de Berne et la composition musicale avec Awer Blue à New York. À partir de 1983, il devient enseignant au Conservatoire de Montreux, dans des organismes privés, puis à l’EJMA de Lausanne (depuis 2004). Membre fondateur (en 1986) de Piano Seven (avec notamment François Lindemann et Thierry Lang), il est aujourd’hui directeur de l’Orchestre jaune. Il est l’auteur de nombreux arrangements pour des artistes comme Yvette Théraulaz, Dominique Scheder, Danièle Fleury ou François Silvant, et de créations musicales pour la danse, la musique de chambre, le cinéma et le théâtre. C’est ainsi qu’il a cheminé avec les metteurs en scène André Steiger, Hervé Loichemol, Martine Paschoud ; au Théâtre Vidy-Lausanne, au Théâtre de Poche (Genève), au Théâtre Am Stram Gram, à la Comédie de Genève, au Théâtre Musical de Lausanne (pour Perdants magnifiques) ; et avec plusieurs compagnies telles que L’œillade (pour Tribus modernes), la Compagnie Jean-Louis Hourdin, la Compagnie Rossier-Pasquier, etc. Il a aussi composé un hymne voltairien pour la Ville de Ferney-Voltaire.

Barbara Tobola, Cunégonde, Paquette

Après avoir suivi une formation théâtrale (1999-2002) à l’ESAD-Conservatoire de Genève, sous la direction de Claude Stratz et Anne-Marie Delbart, Barbara Tobola a tenu plusieurs rôles importants au théâtre – Nora dans Maison de poupée d’Ibsen ou Jeanne dans Sainte Jeanne de George Bernard Shaw, mises en scène d’Anne Bisang à la Comédie de Genève et à la télévision – Petits déballages entre amis, réalisation Jérôme Porte. On l’a vue également dans des téléfilms produits par France 2 et par la TSR (Télévision suisse romande). Marionnettiste, Barbara Tobola a participé au 12e Festival international de la Marionnette (2007) dans La Cour des petits d’Olivier Chiacchiari, mise en scène de Guy Jutard (spectacle également représenté au Théâtre des Marionnettes de Genève). Elle a travaillé avec Dominique Catton, Martine Charlet, François Marin, Lorenzo Malaguerra, Denis Maillefer – et récemment joué dans Les Estivants de Gorki, mis en scène par Robert Bouvier au Théâtre du Passage (Neuchâtel), à la Comédie de Genève et au Théâtre Vidy-Lausanne.

Pierre-André Weitz, scénographie et costumes


Pierre-André Weitz étudie la trompette et le saxophone avant de faire des études d’architecture et d’entrer au Conservatoire de Strasbourg dans la section Art lyrique. Sur les planches du Théâtre du Peuple de Bussang dès l’âge de dix ans, il réalise à dix-huit ans les décors et costumes de son premier spectacle, George Dandin de Molière, puis enchaîne avec La Mouette de Tchékhov. Il travaille alors avec des metteurs en scène comme Pierre-Étienne Heymann, François Rancillac, François Berreur, Jean-Michel Rabeux, Michel Raskine, Sylvia Reutona. À sa sortie du Conservatoire, diplômé d’architecture, il collabore avec Olivier Py, signant les décors et costumes de ses spectacles depuis une quinzaine d’années.

 

 

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