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L'école des femmes

De Molière

Mise en scène de Jean Liermier

1ère partie : 1h15 - Entracte : 15 min. -  2nde partie : 50 min.

présentation

Gilles Privat Arnolphe Lola Riccaboni Agnès Joan Mompart Horace Jean-Jacques Chep Alain Rachel Cathoud Georgette Nicolas Rossier Chrysalde

Scénographie Yves Bernard Costumes Coralie Sanvoisin Lumières Jean-Philippe Roy Son Jean Faravel Maquillages, Coiffures Katrin Zingg Collaboration Artistique François Regnault Assistanat à La Mise En Scène Robert Sandoz

 

COUP DE FOUDRE

Comme Œdipe, Arnolphe porte la faille dans son propre nom ; Saint Arnoul étant considéré, depuis le Moyen Âge, comme le patron des maris trompés. Dès lors, toute sa vie semble tourner autour de cette question et de la tentative de contrer la fatalité. Il ira jusqu’à se débaptiser pour s’appeler Monsieur de la Souche !
Mais surtout, il fomentera un projet digne du docteur Frankenstein : acheter une enfant de 5 ans à ses parents désargentés pour l’enfermer ensuite dans un couvent, en donnant la consigne de l’élever dans l’ignorance, l’innocence et la naïveté.
Le vaniteux Arnolphe est persuadé d’avoir ainsi trouvé la parade aux frasques supposées des femmes en en choisissant une sotte et laide qu’on ne convoitera pas, qui le servira honnêtement et qui n’aura pas les moyens, de par son éducation atrophiée, de lorgner à droite et à gauche…  
Mais comme Œdipe, à vouloir échapper à son destin, on s’y précipite aveuglément. Les sentiments n’ont pas besoin de leçons pour naître ; ils naissent, c’est tout !
L’ Amour frappe Agnès et c’est du jeune Horace dont elle s’éprend… On assiste alors à une formidable course effrénée de 5 actes en vers, sans pathos, dans lesquels Arnolphe tente, en dépit de tous, d’étouffer dans l’œuf le sentiment qu’éprouve celle pour qui il a tant investi. La créature se retourne contre « son » créateur.
Le bourreau devient victime de son propre stratagème. La naïveté de la jeune fille devient une arme contre le despotisme du bourgeois qui, à travers son argent, semblait pouvoir contrôler son monde.  
Et Arnolphe, qui a planifié les moindres détails de son grand œuvre, se retrouve alors désemparé et jaloux pour prendre conscience du véritable attachement qui le liait à la petite. Mais est-ce bien de l’amour ?...
Arnolphe est-il naïf, cynique ou bêtement stupide ? Doit-il apparaître comme un grotesque inoffensif ou un dangereux misogyne ? Je me garderai bien d’être manichéen : il est tout cela ! Complexe et versatile, comme tout un chacun.
Comme est complexe d’ailleurs le lien qu’entretient Molière avec son œuvre : n’écrit-il pas L’école des femmes l’année de son mariage avec Armande Béjart, de vingt ans sa cadette, et fille de Madeleine, son ancienne maîtresse ?
Molière joue sans concession avec sa biographie et brosse le portrait de personnages naïfs et cruels malgré eux. 
Imaginons une propriété isolée dans une campagne reculée, dans laquelle Chrysalde, l’employé de la poste, serait l’unique pont tendu avec la ville. Agnès habiterait dans une grande cage dont on la sortirait comme on sort un pot de fleur de sa serre ; Arnolphe aurait des allures de Buster Keaton et un jeune étudiant en vacances scolaires, Horace, aurait trouvé la saine occupation de jouer un tour pendable à un inconnu, tout en séduisant une fille…
Une tragi-comédie estivale en somme.  

Jean Liermier

Production Théâtre de Carouge-Atelier de Genève Spectacle réalisé avec le soutien de la Banque Wegelin & Co.

 

 

 

éclairage

Les règles du savoir-vivre dans la société moderne

La mariée s’avance sans porter les yeux autour d’elle. Elle marche droit vers ce qui l’attend. Bien peu d’épousées restent naturelles sous tous les regards fixés sur elles.
Certaines mariées ont le don d’agacer ou d’amuser les assistants. Un peu de trouble est nécessaire mais il n’est pas obligatoire qu’une mariée prenne l’air, comme l’a dit le
poète Victor Hugo, de la victime couronnée de fleurs qu’on conduit à l’autel. Mieux vaudrait s’avancer délibérément, ça serait moins sot.
Jean-Luc Lagarce

 

Biographies

Jean Liermier
Jean Liermier est diplômé de l’École Supérieure d’Art Dramatique de Genève (Conservatoire). Depuis 1992, il a travaillé comme comédien en Suisse Romande et en France sous la direction de C. Stratz, H. Loichemol, M. Voïta, R. Vachoux, P. Morand, D. Catton et d’André avec qui il collabore depuis comme assistant à la mise en scène. Il signe sa première collaboration artistique à la mise en scène avec Claude Stratz au théâtre du Vieux Colombier pour Les Grelots du Fou de Pirandello. A l’opéra, il a mis en scène The Bear du compositeur contemporain anglais Walton pour l’Opéra Décentralisé Neuchâtel, La Flûte Enchantée de Mozart pour l’Opéra de Marseille, Cantates Profanes, une petite chronique, montage autours de cantates de J.S Bach pour l’Opéra National du Rhin, Les Noces de Figaro de Mozart pour l’Opéra National de Lorraine et celui de Caen. Depuis 1999, il a mis en scène au théâtre, La Double inconstance de Marivaux, Zoo story de E. Albee, Peter Pan de J.M. Barrie, Loin d’Hagondange de J.P. Wenzel, On ne badine pas avec l’Amour d’Alfred de Musset, Le Médecin malgré lui de Molière. Pour la Comédie Française, il créé Les Sincères de Marivaux au Studio théâtre en 2007 puis Penthésilée de Heinrich von Kleist à la Salle Richelieu. Au printemps 2008, il a mis en scène Les Caprices de Marianne  d’A. de Musset au Théâtre de Vidy-Lausanne dans le cadre d’un partenariat Pro-Helvetia. Le jeu de l’amour et du hasard de Marivaux est sa première mise en scène en tant que directeur du Théâtre de Carouge-Atelier de Genève.

Gilles Privat, comédien (rôle d’Arnolphe)
Après avoir obtenu une maturité artistique (piano), Gilles Privat suit les cours de l'École Jacques Lecoq à Paris de 1979 à 1981. Au théâtre, il travaille  principalement  avec Benno Besson : L’Oiseau Vert de Gozzi, Le Médecin malgré lui, Dom Juan de Molière, Lapin Lapin , Le Théâtre de Verdure , Quisaitout et Grosbêta de Coline Serreau, Le Roi Cerf de Gozzi , Le Cercle de craie Caucasien de Brecht , Mangeront-ils ? de Victor Hugo etc… Matthias Langhoff : La Mission et le perroquet vert de Schnitzler/Müller, La Duchesse de Malfi de Webster, Désir sous les Ormes de O’Neill , Dona Rosita la Célibataire de Garcia Lorca etc… Alain Françon : Le chant du Dire-Dire, et E de Daniel Danis, L’Hôtel du libre échange de Feydeau. Ainsi qu’avec Dan Jemmet : Presque Hamlet , Didier Bezace : Avis aux interessés de Daniel Keene , Hervé Pierre : Caeiro d’après Pessoa, Jacques Rebotier : De L’Omme , Claude Buchvald : Falstafe de Valère Novarina ou Jean-François Sivadier : La Dame de chez Maxim de Feydeau. De 1996 à 1999, il est pensionnaire de la Comédie-Française où il joue dans La Danse de mort de Strinberg (mise en scène par M.Langhoff) La Cerisaie de Tchékov (A. Françon) et Clitandre de Corneille (Muriel Mayette). En 2008 il reçoit le Molière du meilleur comédien dans un second rôle pour L’Hôtel du Libre Echange. Au cinéma, il joue dans les films de Coline Serreau (Romuald et Juliette; La Crise), de Chantal Ackerman (Demain on déménage) et de James Huth (Serial Lover,Hellphone).

Joan Mompart, comédien (rôle d’Horace)
Compagnon de longue route d’Omar Porras au Teatro Malandro de Genève, Joan Mompart à joué les premiers rôles des spectacles phares de la compagnie, le Quichotte de Cervantes (au Théâtre de la Ville –Paris en 2002), Le Soldat de Ramuz (T. de la Ville Paris/2004), Sganarelle dans Don Juan (T. de la Ville en2005). En 2002 et 2003, il participe aux créations de Rodrigo Garcia en France (Comédie de Valence et Scène Nationale d’Annecy). Dès 2003, il devient collaborateur artistique d’Ahmed Madani, directeur du Centre Dramatique de l’Océan Indien à St. Denis de la Réunion et, en tant qu’acteur, joue dans plusieurs de ses créations dont L’Improbable Vérité du Monde (qui a tourné en France et en Suisse en 2006, notamment auThéâtre Nanterre Amandiers de Paris et à la Comédie de Genève). Joan Mompart collabore avec Robert Bouvier (directeur du T. du Passage-Neuchâtel), Serge Martin (Woyzeck), la Radio Suisse Romande, l’Orchestre de la Suisse Romande, l’Orchestre de Chambre de Genève. Au cinéma avec les réalisateurs Marc Recuenco (E), Pablo Martin (E), Rémy Cayuela (F)… En 2005, il cofondela Cie du Rossignol avec Antoine Marguier (chef d’orchestre), dans le but de créer des spectacles avec orchestre, sur des partitions de Théo Loevendie, Tibor Harsányi, Igor Stravinski…. En 2008, Joan Mompart joue le rôle de Dante aux côtés de Romane Bohringer (Béatrice) dans L'Enfer, spectacle mis en scène par Pierre Pradinas (directeur du C.D.N. du Limousin). La même année, il joue Dorante dans Le Jeu de l’amour et du hasard, mis en scène par Jean Liermier.

Lola Riccaboni, comédienne (rôle Agnès)
Durant son enfance, Lola Riccaboni suit des cours de théâtre hebdomadaires au Théâtre du Loup et c'est également là qu'elle fait ses premières expériences de comédienne, à l'occasion de créations regroupant comédiens professionnels et jeunes amateurs. Elle participe ensuite à des stages animés par Dominic Noble et Rossella Riccaboni, qui aboutissent à la créationdu spectacle Émois, émois, émois. Parallèlement, elle s'inscrit aux ateliers théâtre du cycle d'orientation, puis à des cours hebdomadaires proposés par le Conservatoire de Genève. Après avoir obtenu sa maturité avec mention, elle intègre la filière préprofessionnelle du Conservatoire de Genève, où elle travaille notamment avec Anne-Marie Delbart, Armen Godel, Jean Liermier, Jacques Maître et Claude Thébert. Elle est ensuite reçue à la Manufacture et y poursuit sa formation durant trois ans, au cours desquels elle bénéfice de divers stages de jeu et d'interprétation. Les cours techniques réguliers, qui font également partie du cursus de la HETSR, éveillent chez elle un grand intérêt pour le chant ainsi que pour le travail sur le corps. À l'occasion de quelques expériences cinématographiques faites au cours de cette dernière année, Lola Riccaboni se découvre également un véritable plaisir à pratiquer le jeu face caméra.

photos
Soirée

Après le vif succès rencontré par les soirées à thème la saison dernière, le théâtre de carouge-atelier de genève vous propose de reprendre la route avec ses samedis coup de coeur.

Samedi 17 avril 2010
« – Quelle nouvelle ? / – Le petit chat est mort. »
Une nuit à Paris – salle François-Simon
Renseignements et réservations : paris[at]tcag.ch

Dès 18h au Théâtre de Carouge : Les samedis Coup de coeur débutent par un apéritif de bienvenue offert, autour d’une présentation haute en couleur, concoctée par André Steiger et Richard Vachoux, deux complices de la scène romande. Sous le regard amical d’Anne-Marie Delbart, ils proposent de commenter, avec malice et dérision, les pièces à l’affiche du Théâtre de Carouge ! Des rendez-vous qu’ils intitulent : Divergences, duo de clowns pour intellectuels. Tout un programme !

Après la représentation : La fête continue en musique au foyer du Théâtre avec un concert. Un rendez-vous propice à l’échange et au partage.

Dès 22h au Chat Noir : Le Chat Noir prend la relève. Grâce à un partenariat avec ce lieu phare de la vie carougeoise, le Théâtre de Carouge vous fait bénéficier d’un tarif préférentiel et vous invite ainsi à découvrir de jeunes talents musicaux.
CHF 10.– Sur présentation du billet du Théâtre de Carouge, daté du jour. À se procurer directement à la billetterie du Théâtre de Carouge, à l’entrée du Chat Noir ou par Internet sur theatredecarouge-geneve.ch et chatnoir.ch